Manifeste Schizo-A | BMW
Soumise à de nouvelles motivations narratives transgressant les genres cognitif et transcendantal du discours moderniste, l’architecture devient le lieu d’un écart libertin des formes de discours soumis à l’évaluation logique des propositions. Un gai savoir, une responsabilité assumée permettent d’inventer une architecture capable à force de plus-value narrative d’offrir à ceux qui la traversent une plus-value émotionnelle et affective. Cette architecture devient un monde sous la surcharge narrative qu’implique une mise en parallèle de différents plans d’organisation, de sommes de phrases hétérogènes, d’univers différents (de nature programmatique et pragmatique, contextuelle, poétique et fonctionnelle).
Qu’est ce que nous raconte cette architecture ? Cette question reste encore et toujours assignée à la question du sens et à son enchaînement logique subordonner aux présupposés ontologiques, transcendantaux et moraux. Nous préférons poser la question suivante: quels sont les moyens mis en œuvre par cette architecture pour exprimer son don de soi à ceux qui la traversent ? Sa présence s’exprime à travers la richesse de son don à affecter; et sa puissance à exprimer une plus grande quantité d’affects trouve forme dans l’articulation et l’agencement de dispositifs spatiaux hétérogènes, dans ses qualités à exprimer sa puissance d’affecter.
Cette architecture est une traversée rythmée par des dispositifs spatiaux de nature hétérogènes qui lie deux points stratégiques de l’aire d’autoroute (les parkings de par et d’autre de la station-essence). Le parcours est multiple, fait de raccourcis et d’impasses, n’obligeant pas à rester sur une unique déambulation rationnelle. L’architecture de ce projet distribue les hommes le temps d’une découverte (d’un terroir), d’une initiation (monter un cheval), d’une dégustation (restaurant gastronomique), une méditation (sieste) : le temps d’une traversée sur un océan de verdure.