Articles publiés | R.E.M. n°201-202
Home, sweet home
Discussion sur la qualité de vie en architecture
Parler de qualité de vie en matière d’architecture et d’urbain, c’est à dire de productions d’espaces liés aux besoins des hommes demande en premier lieu dans la discussion de se soustraire à une causalité qui pose nécessairement la question de savoir si cette qualité dépend avant tout de l’épanouissement d’un groupe d’hommes à vivre ensemble dans des lieux, l’urbanité, ou si cette qualité existe d’abord grâce à la valeur spatiale autour de laquelle ce même groupe cohabite. Un lieu peut-il être capable seul ou être la cause effective d’une meilleure qualité de vie ? Un groupe social peut-il s’épanouir dans une espace carcéral ?
Ces deux questions alimentent la question sur un axe causal où chaque condition (sociale et phénoménale) veut subordonner l’autre pour extraire la cause originelle de la qualité de vie. Cette mécanique de la genèse semble vouée à une interminable oscillation entre l’effort d’une cause à légitimer sa primauté sur l’effet et l’effort de la dé-actualiser pour la transformer à son tour en un effet dont on oubliera ses affectations sur la qualité de vie. Plutôt que de s’engager dans ce tourbillon, nous dirons que la qualité de vie est la somme des juxtapositions des qualités spatiales que chaque individu ressent en même temps que l’urbanité d’un groupe social. La présupposition réciproque de la valeur spatiale et de l’épanouissement social forme l’agrégat d’où se distingue une ou plusieurs qualités de vie.